« Solidarité, entraide, coopération... À l’échelle d’une commune, ces mots prennent tout leur sens. Pourquoi attendre les canicules, les tempêtes pour les faire revivre ? ».
Lorsqu’en décembre dernier, j’ai écrit cette phrase de ma déclaration de candidature pour les municipales, je ne pensais malheureusement pas qu’elle trouverait écho si rapidement.
Chacun et chacune, nous avons pu éprouver ces derniers mois la force des solidarités de proximité, des solidarité naturelles, entre voisins et voisines, avec les associations, les bénévoles qui ont cousu des masques pour les Angooulinois.es, celles et ceux qui se sont chargés des courses et des médicaments pour les personnes isolées ou fragiles.
Ces solidarités étaient au cœur de nos propositions. Elles le seront encore plus demain comme les questions de proximité, de transparence et d’écologie qui sont l’ADN d’Angoulins en Commun !
Le gouvernement semble vouloir nous faire reprendre rapidement le chemin des urnes pour un deuxième tour fin juin. Une décision qui s’imposera à nous, même si elle me semble précipitée.
Le contexte sanitaire mériterait sans doute que l’on prenne le temps de mesurer les effets du déconfinement avant de se lancer dans l’organisation d’élections dont on ne saura que 15 jours avant si elles peuvent vraiment se tenir.
Au-delà, une question mérite sans doute d’être posée : comment faire campagne quand on ne peut pas faire de réunions publiques, que les cafés sont fermés, que les regroupements sur la voie publique sont proscrits et que chacun·e est invité·e à limiter ses interactions sociales.
Et quel rapport entre ce second tour en juin et celui organisé en mars ?
Chacun et chacune, nous mesurons le chemin parcouru, les épreuves vécues, les douleurs, les deuils, les angoisses sur le futur de nos emplois, de nos activités, de nos commerces et de nos entreprises, la peur de tomber malade ou de transmettre le virus.
Individuellement et collectivement, nous sortons transformés de ces deux mois de confinement qui ont bouleversé nos vies.
Une élection ce n’est pas simplement mettre son bulletin dans une urne, c’est d’abord le temps de la construction et du choix d’un projet collectif pour nos communes.
Au cours de ces dernières semaines, le rôle des maires, des élus et personnels municipaux a été déterminant dans la gestion de la crise au niveau local.
Plutôt que la précipitation n’aurait-il pas mieux valu prendre le temps de la réflexion et de l’échange ?
Que tirons-nous comme leçons de cette crise ? Que souhaitons nous changer ? Qu’est qui nous a manqué ? Qu’avons-nous à inventer ?
Dans les prochaines semaines, il nous faudra inventer de nouveaux espaces d’échanges et de partage pour que cette étrange campagne reste quand même un moment pour construire ensemble les solutions dont nous avons besoin autour de ces questions importantes pour notre avenir à tous et toutes.
Thierry LEPESANT